La réalisatrice Laurence Gavron rend un hommage émouvant à Ndiaga Mbaye, disparu, dans son documentaire intitulé Njaga Mbaay, le maître de la parole. Ce film de 54 minutes retrace les lieux clés de sa vie : Fatick, dans le Sine-Saloum, où il a grandi, Pikine, une banlieue populaire de Dakar où il vivait avec sa troisième épouse, et Tivaouane, où résidaient ses deux premières femmes. On le suit dans son émission hebdomadaire à la radio nationale et lors de concerts avec plusieurs grandes figures de la musique et des griots sénégalais, tels que Yandé Codou Sène, Samba Diabaré Samb, Bou Counta Ndiaye, mais aussi Youssou Ndour et Positive Black Soul. À travers ce documentaire, il parle de son art, la musique, de ses inspirations, de la force spirituelle de ses paroles, ainsi que de la fonction du griot, de la culture sénégalaise et de la tradition africaine. Njaga Mbaay est décédé le 14 février 2005.

Pour rappel, Njaga Mbaay est le griot le plus populaire du Sénégal, c’est un monument de la culture populaire wolof. Il est célèbre à travers tout le pays. Il a chanté les plus grands. Seul, à capella ou accompagné uniquement d’un xalam (instrument sénégalais, sorte de guitare à trois cordes), sa voix rauque, reconnaissable entre toutes, est un peu celle du Sénégal. Autant qu’interprète et auteur-compositeur, aux dires de tous ceux qui connaissent ses paroles, Njaga est aussi un philosophe, un sage qui écrit des textes d’une grande profondeur.

La cinéaste, photographe et femme de lettres franco-sénégalaise, Laurence Gavron, connue pour ses travaux sur la mémoire, est décédée à l’âge de 68 ans à Paris, des suites d’une longue maladie.

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